Così fan tutti

MAËL BAILLY D’APRÈS L’OPÉRA DE MOZART ANTONIO CUANCA RUIZ MIROIRS ÉTENDUS

Così fan tutte, un opéra impossible aujourd’hui ? La compagnie Miroirs Étendus nous en propose une réécriture contemporaine divergente, inattendue et impertinente, où les femmes ne sont plus les jouets d’un piège dont elles connaissent au contraire les règles dès le départ.

Miroirs Étendus poursuit l’adaptation du répertoire s’inspirant de Così fan tutte, rebaptisé Così fan tutti (que l’on peut traduire par « Tous les mêmes » et non plus « Toutes les mêmes »). On connaît l’histoire conçue par Mozart et son librettiste Da Ponte : deux amants feignent de partir pour la guerre et reviennent déguisés pour mettre à l’épreuve la fidélité de leurs fiancées. Mais nous sommes au XXIe siècle et non plus au XVIIIe et la convention du déguisement, selon le metteur en scène Antonio Cuenca Ruiz, n’est plus vraisemblable.

D’où un spectacle moderne imaginé comme une soirée entre jeunes gens qui, pris par un jeu accepté de tous, confrontent la candeur de leur amour à la violence de la jalousie et du désir. Les couples mis à l’épreuve, entrent alors dans un champ de force et de tensions.

Six chanteurs au plateau et neuf musiciens en fosse s’emparent de l’adaptation musicale signée Maël Bailly qui, par cette instrumentation inédite où se mêlent guitare électrique, ondes Martenot et percussions, sifflements et sirènes, donne à la partition originale des couleurs actuelles.